IIe Dimanche de Carême
Dimanche 25 février 2024
Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.
De la nuée lumineuse,
la voix du Père a retenti :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! »
Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur. (cf. Mt 17, 5)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (9, 2-10)
En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean,
et les emmena, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne.
Et il fut transfiguré devant eux.
Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle
que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille.
Élie leur apparut avec Moïse, et tous deux s’entretenaient avec Jésus.
Pierre alors prend la parole et dit à Jésus :
« Rabbi, il est bon que nous soyons ici !
Dressons donc trois tentes :
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
De fait, Pierre ne savait que dire,
tant leur frayeur était grande.
Survint une nuée qui les couvrit de son ombre,
et de la nuée une voix se fit entendre :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »
Soudain, regardant tout autour,
ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.
Ils descendirent de la montagne,
et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu,
avant que le Fils de l’homme
soit ressuscité d’entre les morts.
Et ils restèrent fermement attachés à cette parole,
tout en se demandant entre eux ce que voulait dire :
« ressusciter d’entre les morts ».
Feuille d'annonces - IIe Dimanche de Carême - année B : Dimanche 25 février - Cathédrale
« La montagne est le lieu où Dieu se révèle »
Mes chers frères et sœurs, aujourd’hui l’Église nous propose de célébrer le deuxième dimanche du temps de carême, année B. Le livre de la genèse, dans la péricope lue, nous présente l’histoire du sacrifice d’Abraham. Dans l’Évangile, saint Marc, quant à lui, nous fait méditer sur le passage de la transfiguration de notre Seigneur Jésus-Christ, devant trois de ses disciples : Pierre, Jacques et Jean.
La symbolique de la montagne dans les Écritures saintes est très importante et significative. La montagne est le lieu où Dieu se révèle, est rencontré et expérimenté. Nous pouvons nous souvenir de Moïse qui rencontre Dieu sur le mont Sinaï ; Jésus prêche les sermons sur la montagne et il a été crucifié sur le mont Calvaire. Dans l’Évangile d'aujourd'hui, Jésus est transfiguré sur la montagne.
Dans les deux lectures, Genèse et l’Évangile de Saint Marc) nous trouvons deux mouvements significatifs de toute vie spirituelle : la montée sur la montagne, mais aussi la descente dans la plaine : monter sur la montagne, c’est se mettre à l’écart, c’est être au-dessus, un lieu de théophanie, d’écoute et de prière. Monter sur la montagne, c’est élever son esprit, quitter un instant le monde purement matériel pour une rencontre immatérielle avec Dieu. Il s’agit de s’élever au-delà du créé pour contempler la gloire et la grandeur de Dieu. Le Seigneur nous invite souvent à l’écart pour converser avec lui dans la prière. Notre vie spirituelle a besoin de cette écoute de Dieu afin de vivre sa parole dans la routine sociale.
Ainsi donc, après avoir écouté le Seigneur et contempler sa gloire sur la montagne, il nous faut descendre dans la plaine rencontrer nos frères et sœurs. La vraie rencontre avec Dieu sur la montagne de la prière nous renvoie à l’action et cette action se réalise au sein de la communauté des frères et des sœurs. « Nous sommes invités à retourner en bas, dans la plaine et à rejoindre le monde dans ce qu’il vit. Nous y trouverons tous ceux et celles qui sont accablés par le poids du fardeau, des maladies, des injustices, de l’ignorance, de la pauvreté matérielle et spirituelle ».
L’Évangile de saint Marc sur la transfiguration éclaire la vie de Jésus, mais aussi la vie de chacune de nos vies. Face aux difficultés que nous rencontrons tous les jours, les moments de contact avec Dieu peuvent nous redonner le courage nécessaire pour descendre de la montagne et faire face aux problèmes de la vie quotidienne.
Il semble que Martin Luther King, au milieu des menaces de mort, s’est souvenu de ce passage biblique de la transfiguration et il a écrit dans son journal : « Je suis monté sur la montagne pour prier et j’ai entrevu la terre promise... Cette rencontre avec Dieu m’a permis de continuer à lutter pour la justice.»
Le dimanche de la Transfiguration est une invitation à prier mais aussi à travailler dans la société ; à être des contemplatifs dans l’action. La parole de Dieu que nous écoutons dans la prière et qui nous transforme intérieurement et extérieurement, nous ne pouvons la garder pour nous seuls. Si nous l’accueillons, ce n’est pas pour la mettre au frigo mais pour la partager avec nos frères et sœurs.
Prions afin que le Seigneur nous accorde la grâce de l’écouter et de le contempler dans sa gloire mais aussi la joie de le proclamer et de le partager au monde. Amen
Le Père jésuite Martin Bahati
Méditation - Vatican News
La Transfiguration, Armando Alemdar Ara, 2014