L'Épiphanie du Seigneur
Dimanche 8 janvier 2023
L'Épiphanie du Seigneur - Solennité
Alléluia. Alléluia.
Nous avons vu son étoile à l’orient,
et nous sommes venus adorer le Seigneur.
Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (2, 1-12)
Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand.
Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent :
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?
Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui.
Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ.
Ils lui répondirent :
« À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète :
Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier
parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ;
puis il les envoya à Bethléem, en leur disant :
« Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer
pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Après avoir entendu le roi, ils partirent.
Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait,
jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit
où se trouvait l’enfant.
Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie.
Ils entrèrent dans la maison,
ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds,
ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets,
et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode,
ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.
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Testament spirituel du pape émérite Benoît XVI
Lorsqu’en cette heure avancée de ma vie, je pose un regard sur les décennies que j’ai traversées, je vois tout d’abord combien j’ai de raisons pour rendre grâce. Je remercie avant tout Dieu lui-même, auteur de tout don, qui m’a donné la vie et qui m’a guidé à travers de nombreuses tribulations ; il m’a relevé encore et encore lorsque je commençais à déraper et m’a toujours gratifié de la lumière de son visage. En rétrospective, je vois et comprends que les passages sombres et pénibles du chemin ont été salutaires et que c’est précisément là qu’il m’a conduit à bon port.
Je remercie mes parents qui m’ont donné la vie à une époque difficile et qui m’ont préparé, au prix de leurs sacrifices et avec beaucoup d’amour, un foyer merveilleux dont la lumière a irradié de sa clarté toute ma vie jusqu’à ce jour. La foi lucide de mon père nous a appris, mes frères et moi, à croire et m’a indiqué la route à suivre au milieu de mes découvertes scientifiques ; l’affectueuse piété et la bonté sans borne de ma mère restent pour moi un héritage pour lequel je ne saurais trop remercier. Ma sœur m’a servi toutes ces années avec sollicitude et abandon et mon frère m’a souvent frayé le chemin par la lucidité de ses jugements, sa détermination énergique et la gaieté de son cœur. Sans cette prévenance et cet accompagnement inlassables je n’aurais pu trouver le droit chemin.
Je remercie Dieu de tout cœur pour tous les amis, hommes et femmes, qu’il a souvent mis à mes côtés ; pour les collaborateurs à toutes les étapes de mon parcours ; pour les enseignants et les élèves qu’il m’a donnés. Avec reconnaissance, je les confie tous à sa bonté. En particulier, je remercie le Seigneur pour la belle patrie des Préalpes bavaroises, dans lesquelles j’ai pu voir briller encore et encore la splendeur du Créateur lui-même. Je remercie les hommes et les femmes de ma patrie qui m’ont permis de faire en eux l’expérience de la beauté de la foi. Je prie afin que notre pays reste un pays marqué par la foi et je vous prie, mes chers compatriotes : ne vous laissez pas détourner de la foi. Enfin, je remercie Dieu pour pour toutes les belles choses que j’ai pu apprécier aux différentes étapes de mon chemin, spécialement à Rome et en Italie qui est devenue ma deuxième patrie.
À tous ceux que j’ai pu blesser de quelque façon, je demande sincèrement pardon.
Ce que je viens de dire à mes compatriotes, je l’adresse à tous ceux qui étaient confiés à mon ministère dans l’Église : restez fermes dans la foi ! Ne vous laissez pas confondre ! Il semble parfois que la science – la science naturelle d’une part et la recherche historique d’autre part (particulièrement l’exégèse des Saintes Écritures) – produise des évidences irréfutables qui contredisent la foi catholique. J’ai assisté de loin aux transformations de la science naturelle et ai pu observer comment d’apparentes certitudes fondées contre la foi ne se révélaient pas être des sciences mais des interprétations philosophiques appartenant en apparence à la science ; en même temps, la foi apprenait du dialogue avec la science à mesurer la portée et les limites de ses assertions et à mieux apprécier ce qui lui est propre.
Cela fait maintenant soixante ans que j’accompagne le chemin de la théologie, en particulier les sciences bibliques, et j’ai vu au fil des générations s’effondrer des thèses qui semblaient inébranlables et qui se sont avérées n’être que de simples hypothèses : la génération libérale (Harnack, Jülicher, etc.), la génération existentialiste (Bultmann, etc.), la génération marxiste. J’ai vu et je vois encore comment la rationalité de la foi émerge du tourbillon des hypothèses. Jésus-Christ est réellement le Chemin, la Vérité et la Vie – et l’Église, dans toutes ses imperfections, est réellement son Corps.
Enfin, je demande humblement : priez pour moi, afin que, malgré mes péchés et déficiences, le Seigneur m’accueille dans sa demeure éternelle. Que tous ceux qui m’ont été confiés soient assurés jour après jour de l’élan de prière jaillissant de mon cœur.
Benedictus PP XVI - Lorsqu’en cette heure avancée de ma vie, je pose un regard sur les décennies que j’ai traversées, je vois tout d’abord combien j’ai de raisons pour rendre grâce. Je remercie avant tout Dieu lui-même, auteur de tout don, qui m’a donné la vie et qui m’a guidé à travers de nombreuses tribulations ; il m’a relevé encore et encore lorsque je commençais à déraper et m’a toujours gratifié de la lumière de son visage. En rétrospective, je vois et comprends que les passages sombres et pénibles du chemin ont été salutaires et que c’est précisément là qu’il m’a conduit à bon port.
Je remercie mes parents qui m’ont donné la vie à une époque difficile et qui m’ont préparé, au prix de leurs sacrifices et avec beaucoup d’amour, un foyer merveilleux dont la lumière a irradié de sa clarté toute ma vie jusqu’à ce jour. La foi lucide de mon père nous a appris, mes frères et moi, à croire et m’a indiqué la route à suivre au milieu de mes découvertes scientifiques ; l’affectueuse piété et la bonté sans borne de ma mère restent pour moi un héritage pour lequel je ne saurais trop remercier. Ma sœur m’a servi toutes ces années avec sollicitude et abandon et mon frère m’a souvent frayé le chemin par la lucidité de ses jugements, sa détermination énergique et la gaieté de son cœur. Sans cette prévenance et cet accompagnement inlassables je n’aurais pu trouver le droit chemin.
Je remercie Dieu de tout cœur pour tous les amis, hommes et femmes, qu’il a souvent mis à mes côtés ; pour les collaborateurs à toutes les étapes de mon parcours ; pour les enseignants et les élèves qu’il m’a donnés. Avec reconnaissance, je les confie tous à sa bonté. En particulier, je remercie le Seigneur pour la belle patrie des Préalpes bavaroises, dans lesquelles j’ai pu voir briller encore et encore la splendeur du Créateur lui-même. Je remercie les hommes et les femmes de ma patrie qui m’ont permis de faire en eux l’expérience de la beauté de la foi. Je prie afin que notre pays reste un pays marqué par la foi et je vous prie, mes chers compatriotes : ne vous laissez pas détourner de la foi. Enfin, je remercie Dieu pour pour toutes les belles choses que j’ai pu apprécier aux différentes étapes de mon chemin, spécialement à Rome et en Italie qui est devenue ma deuxième patrie.
À tous ceux que j’ai pu blesser de quelque façon, je demande sincèrement pardon.
Ce que je viens de dire à mes compatriotes, je l’adresse à tous ceux qui étaient confiés à mon ministère dans l’Église : restez fermes dans la foi ! Ne vous laissez pas confondre ! Il semble parfois que la science – la science naturelle d’une part et la recherche historique d’autre part (particulièrement l’exégèse des Saintes Écritures) – produise des évidences irréfutables qui contredisent la foi catholique. J’ai assisté de loin aux transformations de la science naturelle et ai pu observer comment d’apparentes certitudes fondées contre la foi ne se révélaient pas être des sciences mais des interprétations philosophiques appartenant en apparence à la science ; en même temps, la foi apprenait du dialogue avec la science à mesurer la portée et les limites de ses assertions et à mieux apprécier ce qui lui est propre.
Cela fait maintenant soixante ans que j’accompagne le chemin de la théologie, en particulier les sciences bibliques, et j’ai vu au fil des générations s’effondrer des thèses qui semblaient inébranlables et qui se sont avérées n’être que de simples hypothèses : la génération libérale (Harnack, Jülicher, etc.), la génération existentialiste (Bultmann, etc.), la génération marxiste. J’ai vu et je vois encore comment la rationalité de la foi émerge du tourbillon des hypothèses. Jésus-Christ est réellement le Chemin, la Vérité et la Vie – et l’Église, dans toutes ses imperfections, est réellement son Corps.
Enfin, je demande humblement : priez pour moi, afin que, malgré mes péchés et déficiences, le Seigneur m’accueille dans sa demeure éternelle. Que tous ceux qui m’ont été confiés soient assurés jour après jour de l’élan de prière jaillissant de mon cœur.
Benedictus PP XVI Lorsqu’en cette heure avancée de ma vie, je pose un regard sur les décennies que j’ai traversées, je vois tout d’abord combien j’ai de raisons pour rendre grâce. Je remercie avant tout Dieu lui-même, auteur de tout don, qui m’a donné la vie et qui m’a guidé à travers de nombreuses tribulations ; il m’a relevé encore et encore lorsque je commençais à déraper et m’a toujours gratifié de la lumière de son visage. En rétrospective, je vois et comprends que les passages sombres et pénibles du chemin ont été salutaires et que c’est précisément là qu’il m’a conduit à bon port.
Je remercie mes parents qui m’ont donné la vie à une époque difficile et qui m’ont préparé, au prix de leurs sacrifices et avec beaucoup d’amour, un foyer merveilleux dont la lumière a irradié de sa clarté toute ma vie jusqu’à ce jour. La foi lucide de mon père nous a appris, mes frères et moi, à croire et m’a indiqué la route à suivre au milieu de mes découvertes scientifiques ; l’affectueuse piété et la bonté sans borne de ma mère restent pour moi un héritage pour lequel je ne saurais trop remercier. Ma sœur m’a servi toutes ces années avec sollicitude et abandon et mon frère m’a souvent frayé le chemin par la lucidité de ses jugements, sa détermination énergique et la gaieté de son cœur. Sans cette prévenance et cet accompagnement inlassables je n’aurais pu trouver le droit chemin.
Je remercie Dieu de tout cœur pour tous les amis, hommes et femmes, qu’il a souvent mis à mes côtés ; pour les collaborateurs à toutes les étapes de mon parcours ; pour les enseignants et les élèves qu’il m’a donnés. Avec reconnaissance, je les confie tous à sa bonté. En particulier, je remercie le Seigneur pour la belle patrie des Préalpes bavaroises, dans lesquelles j’ai pu voir briller encore et encore la splendeur du Créateur lui-même. Je remercie les hommes et les femmes de ma patrie qui m’ont permis de faire en eux l’expérience de la beauté de la foi. Je prie afin que notre pays reste un pays marqué par la foi et je vous prie, mes chers compatriotes : ne vous laissez pas détourner de la foi. Enfin, je remercie Dieu pour pour toutes les belles choses que j’ai pu apprécier aux différentes étapes de mon chemin, spécialement à Rome et en Italie qui est devenue ma deuxième patrie.
À tous ceux que j’ai pu blesser de quelque façon, je demande sincèrement pardon.
Ce que je viens de dire à mes compatriotes, je l’adresse à tous ceux qui étaient confiés à mon ministère dans l’Église : restez fermes dans la foi ! Ne vous laissez pas confondre ! Il semble parfois que la science – la science naturelle d’une part et la recherche historique d’autre part (particulièrement l’exégèse des Saintes Écritures) – produise des évidences irréfutables qui contredisent la foi catholique. J’ai assisté de loin aux transformations de la science naturelle et ai pu observer comment d’apparentes certitudes fondées contre la foi ne se révélaient pas être des sciences mais des interprétations philosophiques appartenant en apparence à la science ; en même temps, la foi apprenait du dialogue avec la science à mesurer la portée et les limites de ses assertions et à mieux apprécier ce qui lui est propre.
Cela fait maintenant soixante ans que j’accompagne le chemin de la théologie, en particulier les sciences bibliques, et j’ai vu au fil des générations s’effondrer des thèses qui semblaient inébranlables et qui se sont avérées n’être que de simples hypothèses : la génération libérale (Harnack, Jülicher, etc.), la génération existentialiste (Bultmann, etc.), la génération marxiste. J’ai vu et je vois encore comment la rationalité de la foi émerge du tourbillon des hypothèses. Jésus-Christ est réellement le Chemin, la Vérité et la Vie – et l’Église, dans toutes ses imperfections, est réellement son Corps.
Enfin, je demande humblement : priez pour moi, afin que, malgré mes péchés et déficiences, le Seigneur m’accueille dans sa demeure éternelle. Que tous ceux qui m’ont été confiés soient assurés jour après jour de l’élan de prière jaillissant de mon cœur.
Benedictus PP XVI - Lorsqu’en cette heure avancée de ma vie, je pose un regard sur les décennies que j’ai traversées, je vois tout d’abord combien j’ai de raisons pour rendre grâce. Je remercie avant tout Dieu lui-même, auteur de tout don, qui m’a donné la vie et qui m’a guidé à travers de nombreuses tribulations ; il m’a relevé encore et encore lorsque je commençais à déraper et m’a toujours gratifié de la lumière de son visage. En rétrospective, je vois et comprends que les passages sombres et pénibles du chemin ont été salutaires et que c’est précisément là qu’il m’a conduit à bon port.
Je remercie mes parents qui m’ont donné la vie à une époque difficile et qui m’ont préparé, au prix de leurs sacrifices et avec beaucoup d’amour, un foyer merveilleux dont la lumière a irradié de sa clarté toute ma vie jusqu’à ce jour. La foi lucide de mon père nous a appris, mes frères et moi, à croire et m’a indiqué la route à suivre au milieu de mes découvertes scientifiques ; l’affectueuse piété et la bonté sans borne de ma mère restent pour moi un héritage pour lequel je ne saurais trop remercier. Ma sœur m’a servi toutes ces années avec sollicitude et abandon et mon frère m’a souvent frayé le chemin par la lucidité de ses jugements, sa détermination énergique et la gaieté de son cœur. Sans cette prévenance et cet accompagnement inlassables je n’aurais pu trouver le droit chemin.
Je remercie Dieu de tout cœur pour tous les amis, hommes et femmes, qu’il a souvent mis à mes côtés ; pour les collaborateurs à toutes les étapes de mon parcours ; pour les enseignants et les élèves qu’il m’a donnés. Avec reconnaissance, je les confie tous à sa bonté. En particulier, je remercie le Seigneur pour la belle patrie des Préalpes bavaroises, dans lesquelles j’ai pu voir briller encore et encore la splendeur du Créateur lui-même. Je remercie les hommes et les femmes de ma patrie qui m’ont permis de faire en eux l’expérience de la beauté de la foi. Je prie afin que notre pays reste un pays marqué par la foi et je vous prie, mes chers compatriotes : ne vous laissez pas détourner de la foi. Enfin, je remercie Dieu pour pour toutes les belles choses que j’ai pu apprécier aux différentes étapes de mon chemin, spécialement à Rome et en Italie qui est devenue ma deuxième patrie.
À tous ceux que j’ai pu blesser de quelque façon, je demande sincèrement pardon.
Ce que je viens de dire à mes compatriotes, je l’adresse à tous ceux qui étaient confiés à mon ministère dans l’Église : restez fermes dans la foi ! Ne vous laissez pas confondre ! Il semble parfois que la science – la science naturelle d’une part et la recherche historique d’autre part (particulièrement l’exégèse des Saintes Écritures) – produise des évidences irréfutables qui contredisent la foi catholique. J’ai assisté de loin aux transformations de la science naturelle et ai pu observer comment d’apparentes certitudes fondées contre la foi ne se révélaient pas être des sciences mais des interprétations philosophiques appartenant en apparence à la science ; en même temps, la foi apprenait du dialogue avec la science à mesurer la portée et les limites de ses assertions et à mieux apprécier ce qui lui est propre.
Cela fait maintenant soixante ans que j’accompagne le chemin de la théologie, en particulier les sciences bibliques, et j’ai vu au fil des générations s’effondrer des thèses qui semblaient inébranlables et qui se sont avérées n’être que de simples hypothèses : la génération libérale (Harnack, Jülicher, etc.), la génération existentialiste (Bultmann, etc.), la génération marxiste. J’ai vu et je vois encore comment la rationalité de la foi émerge du tourbillon des hypothèses. Jésus-Christ est réellement le Chemin, la Vérité et la Vie – et l’Église, dans toutes ses imperfections, est réellement son Corps.
Enfin, je demande humblement : priez pour moi, afin que, malgré mes péchés et déficiences, le Seigneur m’accueille dans sa demeure éternelle. Que tous ceux qui m’ont été confiés soient assurés jour après jour de l’élan de prière jaillissant de mon cœur.
Benedictus PP XVI - 29 août 2006
Homélie du pape François pour les funérailles du pape Benoît XVI
« Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Lc 23, 46). Ce sont les dernières paroles que le Seigneur a prononcées sur la croix ; son dernier soupir – pourrait-on dire -, qui confirme ce qui a caractérisé toute sa vie : une permanente remise de soi entre les mains de son Père. Des mains de pardon et de compassion, de guérison et de miséricorde, des mains d’onction et de bénédiction qui le poussèrent à se livrer aussi aux mains de ses frères. Le Seigneur, ouvert aux histoires qu’il rencontrait sur son chemin, s’est laissé ciseler par la volonté de Dieu en prenant sur ses épaules toutes les conséquences et les difficultés de l’Évangile, jusqu’à voir ses mains meurtries par amour : « Vois mes mains », dit-il à Thomas (Jn 20, 27), et il le dit à chacun de nous. Des mains meurtries qui vont à la rencontre et ne cessent de s’offrir, afin que nous connaissions l’amour que Dieu a pour nous et que nous croyions en lui (cf. 1 Jn 4, 16).[1]
« Père, entre tes mains je remets mon esprit » est l’invitation et le programme de vie qui inspire et veut modeler comme un potier (cf. Is 29, 16) le cœur du pasteur, jusqu’à ce que palpitent en lui les mêmes sentiments que ceux du Christ Jésus (cf. Ph 2, 5). Dévouement reconnaissant de service au Seigneur et à son Peuple qui naît du fait d’avoir accueilli un don totalement gratuit : “Tu m’appartiens… Tu leur appartiens”, susurre le Seigneur ; “Tu es sous la protection de mes mains, sous la protection de mon cœur. Reste dans le creux de mes mains et donne-moi les tiennes”.[2] C’est la condescendance de Dieu et sa proximité capable de se placer dans les mains fragiles de ses disciples pour nourrir son peuple et dire avec lui : prenez et mangez, prenez et buvez, ceci est mon corps qui s’offre pour vous (cf. Lc 22, 19).
Un dévouement priant, qui se façonne et s’affine silencieusement entre les carrefours et les contradictions que le pasteur doit affronter (cf. 1 P 1, 6-7) et l’invitation confiante à paître le troupeau (cf. Jn 21, 17). Comme le Maître, il porte sur ses épaules la fatigue de l’intercession et l’usure de l’onction pour son peuple, surtout là où la bonté doit lutter et où les frères voient leur dignité menacée (cf. He 5, 7-9). Dans cette rencontre d’intercession, le Seigneur continue à générer la douceur capable de comprendre, d’accueillir, d’espérer et de parier au-delà des incompréhensions que cela peut susciter. Une fécondité invisible et insaisissable, qui naît du fait de savoir dans quelles la confiance a été placée (cf. 2 Tm 1, 12). Une confiance priante et adoratrice, capable d’interpréter les actions du pasteur et d’adapter son cœur et ses décisions aux temps de Dieu (cf. Jn 21, 18) : « Être le pasteur veut dire aimer, et aimer veut dire aussi être prêt à souffrir. Aimer signifie : donner aux brebis le vrai bien, la nourriture de la vérité de Dieu, de la parole de Dieu, la nourriture de sa présence ».[3]
Un dévouement soutenu par la consolation de l’Esprit, qui le précède toujours dans la mission : dans la quête passionnée de communiquer la beauté et la joie de l’Évangile (cf. Exhort. Ap. Gaudete et exsultate, n. 57), dans le témoignage fécond de ceux qui, comme Marie, restent de bien des manières au pied de la croix, dans cette paix douloureuse mais solide qui n’agresse ni ne soumet ; et dans l’espérance obstinée mais patiente que le Seigneur accomplira sa promesse, comme il l’avait promis à nos pères et à sa descendance à jamais (cf. Lc 1, 54-55). Nous aussi, fermement attachés aux dernières paroles du Seigneur et au témoignage qui a marqué sa vie, nous voulons, en tant que communauté ecclésiale, suivre ses traces et confier notre frère aux mains du Père : que ces mains de miséricorde trouvent sa lampe allumée avec l’huile de l’Évangile qu’il a répandue et dont il a témoigné durant sa vie (cf. Mt 25, 6-7).
Benoît, fidèle ami de l’Époux, que ta joie soit parfaite en entendant sa voix, définitivement et pour toujours !
Saint Grégoire le Grand, à la fin de la Règle pastorale, invite et exhorte un ami à lui offrir cette compagnie spirituelle : « Au milieu des tempêtes de ma vie, je me console par la confiance que tu me tiendras à flot sur la table de tes prières, et que, si le poids de mes fautes m’abat et m’humilie, tu me prêteras le secours de tes mérites pour me relever ». C’est la conscience du pasteur qu’il ne peut pas porter tout seul ce que, en réalité, il ne pourrait jamais supporter tout seul et, par conséquent, il sait s’abandonner à la prière et au soin du peuple qui lui est confié.[4] C’est le peuple fidèle de Dieu qui, rassemblé, accompagne et confie la vie de celui qui a été son pasteur. Comme les femmes de l’Évangile au sépulcre, nous sommes ici avec le parfum de la gratitude et l’onguent de l’espérance pour lui démontrer, encore une fois, l’amour qui ne se perd pas. Nous voulons le faire avec la même onction, sagesse, délicatesse et dévouement qu’il a su prodiguer au cours des années. Nous voulons dire ensemble: “Père, entre tes mains nous remettons son esprit”.
Benoît, fidèle ami de l’Époux, que ta joie soit parfaite en entendant sa voix, définitivement et pour toujours !
Pape François
Pour revoir la messe de funérailles du Pape émérite BENOIT XVI, cliquez ici : https://www.youtube.com/watch?v=2ezCaqkXr8A&t=1s
Nous avons appris avec tristesse le décès du Pape émérite Benoît XVI. Depuis plusieurs jours, le Saint-Père avait demandé de prier pour son prédécesseur, âgé de 95 ans.
Nous savons combien Dieu a donné à notre Eglise catholique un grand théologien. Le cardinal Ratzinger fut préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi de 1981 à 2005 puis élu pape au moment où il espérait se retirer de sa charge.
Souvenons-nous que Benoît XVI s’était, lui-même, présenté comme « l’humble ouvrier de la vigne du Seigneur » lors de son intronisation en 2005. Il avait terminé en s’adressant aux jeunes pour leur dire : « n’ayez pas peur du Christ ! Il n’enlève rien et il donne tout. Celui qui se donne à lui reçoit le centuple. Oui, ouvrez, ouvrez tout grand les portes au Christ – et vous trouverez la vraie vie »
Benoît XVI nous a conduits, avec profondeur et pédagogie, à reprendre les fondamentaux de la foi, de l’espérance et de la charité avec, en particulier, ses trois encycliques : Dieu est amour, Sauvés dans l’Espérance et L’amour dans la Vérité. Il nous a sans cesse appelés à la communion. Il nous a invités à redécouvrir, 50 ans après, les idées maîtresses et actuelles du Concile Vatican II.
Par exemple en mai 2009, il invitait lors de l’ouverture du Congres du diocèse de Rome à ne plus considérer les laïcs « comme ‘collaborateurs’ du clergé mais de les reconnaître réellement comme ‘coresponsables’ de l’être et de l’agir de l’Eglise ». Sa décision de renoncer au ministère pétrinien en 2013 avait pris le monde entier en surprise et témoigné de sa grande liberté de serviteur de l’Église.
J’invite tous les fidèles du diocèse qui le souhaitent à se recueillir, à prier et à remercier le Seigneur Jesus, Pasteur des pasteurs, pour la vie, la foi et le ministère du Pape émérite Benoît XVI. Je célébrerai une messe d’action de grâce à son intention le jeudi 5 janvier à 12h00 à l’église ND au Cierge à Épinal.
Que le Seigneur accueille auprès de lui son serviteur qui a œuvré sans relâche à sa Vigne et rendons grâce pour la richesse de son enseignement théologique et spirituel.
+Denis Jachiet
Évêque de Belfort-Montbeliard
Administrateur apostolique de Saint-Dié
- Projet caté - Pèlerinage à Lourdes juillet 2023
Vente dimanche 15 janvier à la sortie
de la messe de 10 h 30 à la cathédrale.
- Dans le cadre de la semaine de prière pour l'Unité des Chrétiens
Le Père Arnaud Meyer prêchera dimanche 15 janvier à 10 h 30 au culte du Temple.
Le Pasteur David Mitrani prêchera dimanche 29 janvier à la messe de 9 h à Saint-Martin et à celle de 10 h 30 à la Cathédrale.